Et deux ou trois fois par semaine, le petit Bernard pourrait, si le vieux marin voulait de lui, aller prendre les bonnes lecons de M. _ _Hors la ville.
Oui, ce fin mot, repercuta de Tretel. Pour lui, Semiramis et Minerve semblent faire valoir leurs formes graciles ou majestueuses. Cette peur est-elle sincere? Oui et non. Qu’y avait-il la dedans? Un monde! Tout ce qu’il faut pour vivre a la chasse, seul, au fond des bois, a savoir: douze gousses d’ail, renouvelables; deux livres de pain, un litre de vin, un tube de roseau contenant du sel, une gourde d’aigarden[1]; une coupe taillee dans de la racine de bruyere, coupe d’honneur offerte a Maurin par les chasseurs de Sainte-Maxime; deux paquets de tabac de cantine, deux pipes, un couteau-scie; un couteau-poignard de marin, dans sa gaine de cuir; un briquet, de l’amadou, trois alenes de cordonnier, un tranchet, une paire d’espadrilles de rechange (il en usait deux paires par semaine); une demi-peau de chevre tannee, pour le raccommodage de ses chaussures; deux tournevis, six livres de plomb, trois boites de poudre, deux boites de capsules (car bien qu’il possedat un fusil a systeme il prenait quelquefois son vieux fusil a piston); une boite de fer-blanc pour les oeufs et les sauces; douze metres de cordelette fine et solide dite septain; une paire de manchons. La poussee d’automne apres les pluies avait ete vigoureuse, et les herbes bien vertes jaillissaient ca et la entre les pierres du chemin, dans les felures des rochers, partout ou un peu de terre et d’eau pouvait faire de la vie.
Elles resonneront bientot a ses oreilles, les voix mechantes des sous-officiers enrouees par les habituelles souleries.
Je t’en donnerai, quand tu t’en iras.
Qu’avez-vous? Carmen, mon enfant, lui dit-il avec affection, vos yeux sont rouges, vous etes pale, vous avez encore pleure. Et je vous approuve grandement, caballero, mais comme vous etes Francais et que vos compatriotes ne doutent de rien, j’ai cru de mon devoir de vous faire cette observation.